Une méthode pour les œuvres de miséricorde

Rien n’est dit sur ce que Jésus vient faire à Naïm (Lc 7, 11-17). Sans doute la petite ville était une étape de son ministère itinérant. Mais l’évangéliste Luc note avec soin qu’il ne pouvait rester insensible à ce qui se passait autour de lui. L’événement d’un deuil particulièrement douloureux devient une occasion de manifester sa sollicitude pour les personnes en détresse. Deux mots apparemment simples, mais inouïs, rendent la vie possible : « Lève-toi ». Grâce à l’action et à la parole de Jésus, la vie l’emporte sur la mort. Ce verbe « se lever » est exactement le mot que les auteurs bibliques utilisent pour parler de la résurrection de Jésus. En rendant l’enfant à sa mère, il anticipe sa propre mort et sa résurrection.

 

Il n’est pas anodin de détailler la méthode de Jésus. Trois verbes la résument.

 

  • Voir. Tout commence par un regard : « voyant celle-ci ». Il s’agit de la maman d’un fils unique. Cette femme est veuve. L’évangéliste accumule les détails pour que le regard du lecteur suive aussi le regard de Jésus.
  • Compatir. Mot à mot, Jésus « est saisi jusqu’aux entrailles ». Il est presque impossible de traduire exactement ce verbe. Il signifie que Jésus ne se contente pas d’un sentiment de surface. Une véritable empathie s’empare de lui. Il communie profondément à la souffrance de cette femme.
  • S’approcher. Jésus aurait pu rester à distance. Mais il fait un pas, puis un deuxième : des pas porteurs de la parole d’où surgit la vie.

 

On peut penser qu’il s’agit là d’une véritable démarche bien précise. On la retrouve, presque en copier-coller, dans la parabole du bon samaritain (Lc 10, 30-37). Sur le chemin de Jéricho, ce dernier voit un homme blessé. Il est saisi de compassion et s’approche de lui, non pas, cette fois, pour adresser une parole, mais pour accomplir les gestes du premier secours : le SAMU avant l’heure, en somme !

 

La méthode de Jésus, voir, compatir, s’approcher, a fait ses preuves tout au long de son ministère. Elle lui a permis de dire des paroles de vie et de poser des gestes de miséricorde. Sans doute y a-t-il là un moyen à adopter pour participer davantage à l’année de la miséricorde voulue par le Pape François.

 

Père Christian