Mercredi Saint

Méditation de l’Évangile de Matthieu 26, 14-25

« Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux manger la pâque »

Cela fait cinq semaines que nous nous préparons cœur et âme a célébré la fête pascale. Dans l’évangile de ce jour, Dieu lui-même vient au-devant de notre désir. C’est lui qui nous cherche ; c’est lui qui nous invite ; mieux encore il s’invite chez nous dans notre maison : « c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.” Et parmi les disciples qui sont conviés, il y a ceux qui l’aiment, ceux qui doutent, ceux qui vont le trahir et ceux qui vont l’abandonner. Il le sait, mais il les aime. Il sait qu’ils sont en chemin et que l’amour qu’il leur propose n’est pas encore compris. Ils n’ont pas la force de vivre cela maintenant. Plus tard, oui, plus tard seulement ils comprendront et ils essayeront.

Manger la pâques avec le Christ, c’est faire comme lui : expérimenter la communion avec ceux qui sont en désaccord avec nous, ceux avec qui la relation a été rompue, ceux qui mettent des obstacles sur notre chemin, qui nous poignardent dans le dos. Tous ceux qui ne nous sont pas familiers ou qui semblent être nos détracteurs ; il y a également ceux que nous n’aimons pas assez, que nous ignorons. Tous sont dans la cortège de Jésus qui s’invite chez nous.

Les accueillir à notre table, dans notre cœur, c’est apprendre à manger la pâques avec Jésus. Ce n’est pas facile, certes ; on ne voit pas comment cela est possible, c’est aussi vrai. Mais le Christ vient avec eux et c’est aussi pour eux, pour ceux qui vont le trahir qu’il se livre. Jésus veut (c’est chez toi que je veux…) que chez nous, dans notre maison, dans notre cœur, ils participent à ce repas d’amour.
Demandons la grâce de laisser Jésus accueillir chez nous tous ces liens et lieux de tensions qui marquent notre vie.