Mon âme attend le Seigneur

La prière, une aventure
La paroisse St Maurice des Champs a décidé de se donner comme thème de carême : la prière, une aventure. Le choix de ce thème répond à l’invitation de notre évêque à entreprendre une démarche de conversion missionnaire pendant trois ans. La prière est l’une des attitudes recommandées pendant cette deuxième année.
Pour nous accompagner cette démarche, le père Christian Berton met à notre disposition « l’éclairage » suivant.


 

Les trois lectures du 5ème dimanche de carême orientent la prière vers l’horizon de la résurrection. Elle a pour fondement celle de Jésus (2ème lecture). La première lecture du livre d’Ezéchiel ne parle pas de résurrection des morts. Elle traite de l’espoir de voir le peuple revivre après l’exil (Ez 37, 12-14). L’évangile (Jn 11, 1-45) raconte la résurrection de Lazare. On y entend la demande confiante de Marthe : « Tout ce que tu demanderas à Dieu, il te l’accordera » (v. 23). Jésus répond par une prière d’action de grâces (v. 41-42).

 

Le psaume 129 (130) fait écho à ses trois lectures. Il est intéressant de le situer. En se basant sur les premiers mots, on avait pris l’habitude de le chanter aux célébrations des funérailles. Mais il convient de le lire comme une supplication confiante baignée par l’espérance. Dans une situation apparemment sans issue, s’ouvre la perspective d’une libération.

On remarquera les verbes ‘espérer’ et ‘attendre’. Cette espérance se fonde sur une double certitude : ‘près du Seigneur est le pardon’… ‘près du Seigneur est l’amour’. Les deux expressions se répondent au cœur de la prière.

 

Comment prier ce psaume aujourd’hui ? Je propose trois pistes.

 

  • On peut le prier à partir de l’expérience du péché. En effet il est fort probable que les profondeurs évoquées au v. 1 correspondent à celle des péchés (v. 8). D’ailleurs, en hébreu, la même préposition introduit les deux mots au début et à la fin du psaume. Celui qui compte sur la parole du Seigneur trouvera sur son chemin l’expression de sa miséricorde (c’est le véritable sens du mot ‘amour’ au v.7).

 

  • On peut le prier dans le contexte de la crise sanitaire actuelle. Le monde semble enfoncé dans les profondeurs d’une crise qui le dépasse. Comment ne pas espérer que tout cela finisse ! Nous ressemblons aux veilleurs tendus vers l’aurore. Que vienne donc cette aurore sur un monde renouvelé ! Mais que nos manques de vigilance ne contribuent pas à diffuser le virus. Ce serait là une véritable faute.

 

  • On peut le prier en pensant à la fête de Pâques toute proche. Nous y célébrons la vie plus forte que toutes les forces de mort. Nous reconnaissons en Jésus celui qui ouvre un chemin nouveau et inédit à toute l’humanité. C’est bien cette espérance qui nous fait vivre aujourd’hui. Nous nous tournons vers l’aurore du matin de Pâques. Seigneur, viens manifester la beauté de la vie.

 

Christian Berton

 

 

La résurrection de Lazare, Caravage, 1609, Musée de Messine