Rien n’est impossible à Dieu (Homélie du dimanche 20 Déc. 2020)

A nul l’impossible n’est tenu ! Nous connaissons bien l’expression quand nous nous excusons de ne pas réaliser ce qui était prévu. Elle est devenue un proverbe. L’évangile l’utilise pour parler de l’attitude de Dieu : à lui rien d’impossible. Il va au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Je voudrais regarder ce que Dieu ouvre comme nouveaux possibles et comment il nous sollicite pour y participer.

L’exemple de David (1ère lecture) nous renvoie à l’expérience de l’éphémère. A son époque, se maintenir comme roi relevait de l’exploit. Combien de coups d’état ou de coups tordus ont fait descendre de leur piedestal ceux qui pensaient s’y maintenir pendant longtemps ? Mais le Seigneur ouvre un nouveau possible : il établira pour toujours sa descendance. Une descendance qui ira jusqu’à Jésus.

Pour Marie : elle envisage de se marier avec Joseph et, avec lui, fonder une famille. Les fiançailles déjà conclues signifient qu’elle a déjà le titre d’épouse. Mais la venue de l’ange vient bouleverser ce programme bien ficelé. Elle doit accueillir l’impensable dont Dieu seul est capable. Elle va concevoir et donner naissance à un Fils qui sera appelé ‘Fils de Dieu’, rien de moins !

Pour Elisabeth, le possible consistait à se résigner à son sort de femme stérile. Mais le Seigneur intervient dans sa vie : elle va devenir maman malgré son âge. En cela se répète en quelque sorte ce que le Seigneur avait réalisé pour Sara, alors qu’elle était stérile et âgée. A ce moment l’ange avait déjà déclaré que rien n’était impossible à Dieu (Gn 18, 14). Quant à Elisabeth, elle est devenue, pour Marie, le signe vivant que Dieu fait tomber les murs de nos impossibles.

 

A quels impossibles sommes-nous confrontés aujourd’hui ? Nous voyons bien que des gens se trouvent devant des situations inextricables. Ils se désespèrent de pouvoir les surmonter. Comment pourraient-ils le faire s’ils n’ont ni les moyens matériels, ni les forces psychologiques, ni les ressources spirituelles ? De nombreuses associations sont nées précisément pour aider des personnes qui n’arrivent pas à faire face à des difficultés angoissantes. Proche de nous, l’association ‘Coup de Pouce Saint Maurice’ se donne pour but d’épauler de telles personnes.

Nous devons aussi regarder la situation de ce monde. Rien de simple, car les gens ne sont d’accord ni sur les diagnostics ni sur les problèmes, encore moins sur les solutions. Les années récentes, le pape a signé deux lettres importantes que nous n’avons pas fini d’explorer : une sur l’écologie pour sauver la maison commune, une autre sur la fraternité entre les humains pour que chacun trouve sa place au sein de ce monde. Ces deux lettres répondent à des difficultés actuelles de notre vie ensemble et ouvrent des pistes pour faire reculer les murs de l’impossible.

 

Je voudrais tirer trois attitudes de l’évangile pour mieux nous préparer à Noël.

  • Être habité par le Seigneur
    L’ange dit à Marie : “Le Seigneur est avec toi“. Le prophète Natan avait dit la même chose à David. Le prêtre, au début de la messe, reprend ce souhait : “Le Seigneur soit avec vous“. J’aime adresser ce souhait à l’assemblée, pour nous rappeler qu’il nous rassemble. Comme Marie, nous consentons à son action : c’est lui qui nous anime et nous transforme.

 

  • Deuxième attitude : entendre la parole
    Marie ne fait pas qu’entendre les paroles de l’ange, elle se rend attentive car elles lui sont dites de la part du Seigneur. Sans mesurer la portée exacte de telles paroles et les difficultés futures, elle comprend qu’elles ouvrent un avenir où elle va participer, à sa manière, à l’oeuvre de Dieu dans l’humanité.

 

  • Enfin il convient de prendre l’attitude du service
    Car Marie ne cherche pas en tirer orgueil. Il n’y a aucune gloire personnelle à recevoir quand on répond à l’appel du Seigneur. Le serviteur ou la servante n’a qu’un seul souci : c’est d’accomplir la tâche pour laquelle le Seigneur l’a choisi.

Dieu mène son projet d’amour sur l’humanité. Il nous sollicite en nous demandant de dépasser nos peurs et nos appréhensions pour ouvrir de nouveaux possibles. Que Marie inspire notre réponse.

Christian Berton

 

 

Textes du dimanche 20 décembre 2020 (AELF)