Tout commence par la fin (Mt 13, 11-14 ; Is 2, 1-5)

(Homélie du Père Christian Berton, 1er dimanche de l’Avent, 1er décembre 2019)

Nous commençons ce matin une nouvelle année liturgique. Cela ne signifie pas seulement que la fête de Noël est proche. Nous devons regarder plus loin : vers le rassemblement de tous et de toutes autour de Jésus.

Chaque année, c’est la même chose : au début décembre, nous commençons par la fin. Sinon nous risquons d’avoir la tête dans le guidon et de tomber au premier obstacle.

  • Le livre d’Isaïe nous parle du rassemblement des peuples « dans les derniers jours ». Pour le prophète, cela se passera autour de la montagne de Sion. Au-delà de l’image dépassée, la promesse d’une paix que nous n’osons plus espérer vaut pour aujourd’hui : « De leurs épées, ils forgeront des socs et de leurs lances des faucilles. » Ce qui servait à la guerre et à engendrer la mort sera changé en instruments pour la vie.
  • L’évangile nous demande de veiller pour ne pas être surpris. Cette fois la fin du monde prend la forme du retour du Fils de l’Homme. Il conviendra d’être prêt sans se laisser emporter par les soucis immédiats de la vie les plus légitimes. Au temps de Noé, on mangeait, on buvait… et on n’a rien vu venir ! A la venue du Fils de l’Homme, les personnes sont au travail, au champ ou à la maison, mais ne sont pas prêts à accueillir l’impensable qui va tout bouleverser.

Pour nous aider tout au long de l’année, 2 moyens.

  • Nous allons lire l’évangile de Matthieu. Il nous apprend à être disciple de Jésus, malgré les contradictions. Comment être fidèle à la foi des origines ? Comment s’ouvrir à ce qui évolue aujourd’hui ? Quand Matthieu a écrit son évangile, la question se posait : faut-il accueillir des personnes non-juives dans la communauté chrétienne ? La question se pose différemment aujourd’hui : comment nous accueillir si différents, que ce soit au sein de nos assemblées ou, tout simplement, dans la société ? Le Pape François nous demande précisément d’être disciples missionnaires dans ce monde d’aujourd’hui. C’est une responsabilité à laquelle nous ne pouvons pas échapper.
  • L’autre moyen consiste à nous mettre en route pour la 2ème année du plan pastoral de notre Père évêque. Nous sommes en conversion missionnaire, nous a-t-il dit à la Pentecôte 2018. Pour cela, une 1ère année a consisté à marcher avec et pour les jeunes. Des événements leur ont été dédiés. Nous avons beaucoup à faire avec eux encore aujourd’hui pour les aider à trouver leur place dans l’Église.

La 2ème année a pour thème : « Discernons l’action de l’Esprit dans le monde. » Il y a tellement de belles choses dans le monde. Il convient d’ouvrir les yeux et de nous émerveiller. « Réjouis-toi, le Seigneur est avec toi », disait Elisabeth à Marie. Reconnaissons donc la présence de Dieu en nous et autour de nous. Pour cela, nous sommes invités à 4 attitudes :

  • A nous visiter les uns les autres : de groupes à groupes, en Église ou à l’extérieur de l’Église, pour mieux se connaître, s’apprécier, partager. Il y a des voisins qui se visitent, il y a des gens qui en visitent d’autres, comme le SEM (service évangélique des malades).
  • A des coups de cœur pour poser un regard bienveillant sur le monde et manifester une Église attentive et capable de s’émerveiller. Nous en aurons au moins deux cette année : les 24 heures pour le Seigneur, pendant le carême, puis la caravane de la fraternité que nous ferons venir sur notre parvis en son temps.
  • A être simplement ensemble : il s’agira de créer ou participer à une activité pour une « Eglise joyeuse et plus légère. »
  • Enfin à prier et à découvrir d’autre façons de prier.

Ce temps de l’Avent et de Noël nous sommes invités à vivre des temps de visitation, car Dieu a visité l’humanité en Jésus. Pour nous y préparer, nous avons Marie qui visite Elisabeth et les mages qui ont visité Jésus à Bethléem. Et nous, qui allons-nous visiter pendant les semaines qui viennent ?

 

Père Christian