Viens imprimer ta Pâque dans nos vies

Entrer dans une démarche de carême pour nous préparer à Pâques ! Peut-être allons-nous dire : encore ! Chaque année, nous voilà invités à nous remettre en question dans notre vie sur l’engagement pris à notre baptême. Ce soir je vous invite à une triple démarche.

Tout d’abord, nous mettre à l’écoute de la parole du Seigneur : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute. » Nous reconnaissons la réponse de Samuel lorsque le Seigneur l’appelle (I S 3, 10). Notre évêque l’a choisie comme refrain pour le diocèse à l’occasion de l’année dédiée aux jeunes. Je propose que ce soit notre thème de carême. Donner sa chance à la parole de Dieu pour qu’elle résonne en nous. Donner l’occasion aux jeunes de l’entendre dans sa fraîcheur, mais avec toute son exigence : le Seigneur parle à chacun et chacune. Créer entre nous des possibilités de l’étudier et de la prier pour qu’elle imprègne nos cœurs et nos vies. Oui, Seigneur, nous voulons entendre et comprendre ta parole.

Deuxième démarche : réentendre l’appel de la deuxième lecture : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu. » Le verbe réconcilier est construit autour du mot ‘lien’. Se laisser réconcilier, c’est laisser Dieu renouer un lien peut-être distendu par nos errements. Il veut réactiver l’alliance qu’il a établi d’un façon toute nouvelle avec Jésus. Cette démarche peut s’accompagner du sacrement de réconciliation. Nous pouvons la compléter aussi par une démarche de réconciliation avec nos proches ou avec ceux et celles avec lesquelles il y a eu des tensions.

Troisième démarche, chercher avec courage le point concret d’effort qui traduira ma volonté de renouveler, à Pâques, mon engagement baptismal. L’évangile en propose trois.

• Le jeûne concerne le rapport à moi-même. Il s’agit de taire mon désir de posséder pour mon propre plaisir ou pour mon propre bien-être. Il est temps de se libérer « de la tentation de tout ‘dévorer’ pour assouvir notre cupidité », écrit le Pape François.
• La prière concerne le rapport à Dieu. Combien de temps prenons-nous, concrètement, pour la prière chaque jour ? Nous ne sommes pas des moines et nous ne pouvons pas prendre 8 h par jour en prière. Pourtant la prière, même courte, aide à orienter nos journées.
• L’aumône concerne le rapport aux autres qui ont besoin d’être secourus. Le mot aumône vient du mot grec qui veut dire ‘miséricorde’. Si je fais l’aumône, c’est que je suis ému jusqu’aux entrailles par une situation qui me bouleverse. En faisant l’aumône, je me fais l’écho de la miséricorde de Dieu.

Il revient à chacun de traduire chaque rubrique (jeûne, prière, aumône) par des engagements précis en fonction de sa situation. Mais tout cela il convient de le vivre ‘dans le secret’, dit Jésus. Pour lui, ce n’est pas l’attitude extérieure qui compte, mais la démarche intérieure qui se déploie ensuite dans le concret de la vie.

Il y a toujours un passage à vivre, une Pâque, qui demande une mort à nous-mêmes pour vivre renouvelés avec le Seigneur et avec les autres. Seigneur, pendant ce carême, viens imprimer ta Pâque dans nos cœurs.

Père Christian Berton